No Hell! Noël, Je veux ma parenthèse enchantée.
Vous sentez ce petit quelque chose dans l’air? Et dans les cœurs? Impalpable, invisible, si présent? Rien à voir avec l’odeur des parfums chimiques. Les sapins en plastique, les foyers à l’éthanol, les fraises en décembre. Ou le sent bon patchouli avec du bolduc vert et rouge autour.
Non, je vous parle de l’odeur de Noël. Celle qui s’échappe des fins fonds de mon imaginaire. Faite de choses simples éprouvées par les siècles. Un cocon, la neige, une flambée, le sapin, les bougies. Les oranges parfumées aux clous de girofles, les petits sablés à la cannelle.
Le calendrier de l’Avent touche à sa fin. Et les enfants piaffent d’impatience. No Hell! Noël!
Les centre villes n’en finissent plus de clignoter. Les magasins ploient sous des monceaux de jouets en plastique faits en Chine. Et les sapins emmaillotés dans leurs drôles de filets affichent -50% . Et semblent implorer qu’on les adopte enfin.
Or dans deux jours, des montagnes de paquets-cadeaux s’échangeront sous nos arbres festifs. Avec des billets dedans, des chaussettes, un robot à tout faire…
Un Noël comme les autres. No Hell! Noël!
Je vous propose de renouer avec la signification la plus ancienne. La plus spirituelle de ce moment de l’année. Avec tous les clichés. Toute l’imagerie la plus traditionnelle, cataplasme posé sur fronts brûlants. Havre de paix sans espoir démesuré, juste le plaisir de faire une pause. Et se retrouver en famille et amis. Autre chose en tout cas qu’un tourbillon consumériste. Et frénétique dont je ne comprends plus bien le sens.
Trois impératifs suffisent à perpétuer les us qui font les souvenirs féeriques et les narines enchantées:
Éteignez le plafonnier, allumez les bougies.
Guirlandes clignotantes tolérées. Disposez sur les radiateurs une dizaine d’oranges décorées de clous de girofle. Toutes pleines de jus sucré que dans les romans de Dickens on offrait aux enfants pauvres mais honnêtes. Entamez la lecture des aventures de Scrooge . Ou pour les plus paresseux, lancez le film.
Deuxièmement, le feu de cheminée.
Pour l’odeur et la magie des flammes, mettez du chêne qui sent le whisky et la vanille. Des pommes de pin aux accents de térébenthine enivrants. Du lichen, des herbes sèches, ou, puisqu’on en a forcément sous la main, du sapin.
Enfin, l’arbre, le sapin.
Nul besoin d’être bûcheronne pour en décrire l’arôme résineux. Entre eucalyptus et VapoRub, qui dégage bien le fond des sinus et dresse les poils olfactifs. Comme si vos narines avaient la chair de poule. Ça monte jusqu’aux poumons, ça fait froid et ça fait aussi vraiment chaud au cœur.